La bataille de la Crête d'Aubers
Mémoires / Grande guerre
Credits : archives départementales, archives militaires
De 12 à 13 000 hommes tués, blessés, prisonniers ou disparus en un peu plus de 24 heures. Du 9 au 10 mai 1915, la bataille de la crête d’Aubers éclatait. Une leçon, que n’aura pas retenue le commandement allié de cette Première Guerre mondiale. Un an après, ce sera en effet la bataille de Fromelles. Retour sur cette bataille qui fut un échec et un massacre !
De fin septembre à mi-octobre 1914, les alliés se regroupent pour occuper un front s’étalant de la Bassée à Ypres, en se subsituant aux troupes françaises. Le front se fixe, c'est le début de la guerre des tranchées. Même si le front se fixe, les troupes ne restent pas inactives et les grandes batailles vont avoir lieu :
1/bataille de Neuve Chapelle du 10 au 12 mars 1915, une victoire pour les Allemands et une première hécatombe et déconvenue pour nos alliés.
2/En mai 1915, les troupes françaises engagent la seconde bataille de l’Artois et souhaitent obtenir une aide de nos alliés en leur demandant de déclencher une diversion dans les environs de La Bassée. Une fois encore, les troupes britanniques interviennent en désignant à nouveau comme objectif la crête d’Aubers, qui n’avait pu être gagnée lors de la bataille de Neuve-Chapelle. Le plan consistait à prendre en tenaille la crête d’Aubers en attaquant simultanément par le nord d’Aubers, à partir des Rouges Bancs à Fromelles, et par le sud sur le front de la rue du Bois, entre Festubert et Richebourg-Saint-Vaast. Des troupes indiennes, britanniques, allemandes et bavaroises prennent part aux combats. Le 9 mai 1915, la bataille débute à 5 h du matin par un bombardement des lignes allemandes. Un bombardement court et violent pour provoquer la surprise, mais aussi parce qu’il n’y a qu’une faible disponibilité de munitions d’artillerie ! Ces 40 minutes de canonnades assurées par des centaines de pièces d’artillerie de tous calibres n’ont pas l’effet escompté. Les positions allemandes sont plus fortes et mieux organisées que le supposait l’état-major britannique. Presque partout, les attaquants s’épuisent devant les réseaux de barbelés à peine entamés par la préparation d’artillerie. À 5 h 40, l’explosion de deux mines britanniques forme d’immenses cratères immédiatement occupés par les soldats anglais à la sortie des tranchées au moment de l’attaque. Les colonnes d’assaut britanniques réussissent à pénétrer et conquérir 250 mètres de tranchées mais le 10 dans après-midi, ces derniers réoccupent leurs positions initiales.
Malgré les plus grandes preuves d’héroïsme de chacun dans et hors des tranchées, cette attaque est sans résultat. C’est une l’hécatombe dans les rangs britanniques, et la bataille de la côte d’Aubers se termine sans aucun gain de terrain. C’est une défaite ! Sur le front français de l’Artois, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette « diversion » n’a pas eu l’effet escompté…
Les conséquences de cette bataille furent importantes et très durement ressenties au Royaume-Uni (où elle entraîna une crise politique). Quatorze mois plus tard, à Fromelles, avec comme seule différence le premier engagement des troupes australiennes sur le front ouest, l’assaut eut des résultats identiques : un nouveau massacre pour quasi exactement la même bataille !
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